
Le coordonnateur du Collectif du Forum Social Mondial de la Diaspora Tchadienne en Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), Dr Bé-Rammaj Miaro-II a animé le vendredi 18 janvier 2019 dans la salle de conférence du CEFOD, une conférence de presse portant sur le Forum social mondial (FSM) et ses extensions.
Le conférencier, Dr Bé-Rammaj Miaro-II, a au cours de cette conférence axé ses propos sur le bien fondé de la tenue d’un forum social au Tchad. D’après le conférencier, la diaspora tchadienne a vu l’importance d’organiser un tel forum au Tchad. Ce forum est le lieu de rencontre d’hommes et de femmes Tchadiennes qui discuteront franchement, sans égoïsme des conditions de coexistence et de vie. Si ces populations ne se rencontrent pas relève-t-il, ils ne peuvent pas dégager les visions communes pour l’amélioration des conditions de vie dans un pays. La condition sine qua none pour qu’il y ait une amélioration de vie dans un pays c’est que les gens doivent se rencontrer.
Horizontalement, qu’ils débattent des sujets qui fâchent. Cela fâche mais ils vont en sortir avec des solutions ou un début de solution. Répondant à la préoccupation d’un intervenant qui dit qu’actuellement les Tchadiens ne croient plus à rien, Dr Bé-Rammaj Miaro-II qualifie ce jugement de grave. Cependant, conseille-t-il, il ne faut pas se décourager. Des pareilles situations ont existé dans d’autres pays et un jour ces pays se sont réveillés avec des idées neuves et c’est ainsi que vient le changement.
« La responsabilité des OSC est engagée »
Le conférencier de préciser que la volonté d’organiser un forum social doit partir des membres des Organisations de la société civile (OSC). C’est comme ça qu’informe-t-il, lesdites organisations du Brésil ont, en 2001 organisé pour la première fois le Forum social mondial, un vieil outil de dialogue qui a vu la présence de 50 mille à 100 mille participants. C’est l’œuvre de la société civile, ce n’est pas celle du gouvernement. Et dans la charte on dit toujours que le FSM relève de la responsabilité de la société civile. On continue avec la société civile pour l’organisation des autres forums sociaux. « Parlant de l’organisation du forum social du Tchad, Dr Bé-Rammaj Miaro-II fait savoir que « l’an dernier on avait eu une réunion à propos mais depuis octobre que je suis là, j’ai comme l’impression que les gens sont gagnés par la peur. Ils ont peur de quoi je ne sais rien. Ils doivent plutôt trouver les moyens de se rencontrer avec les gens du pouvoir de façon à débattre parce que la question des conditions d’existence relève du bien-être public, cela ne relève pas des choses individuelles. C’est toute la société qui est concernée. Si les gens ne se rencontrent pas, ne discutent pas de l’amélioration des conditions d’existence dans le pays, c’est un pays qui n’existe pas, c’est un pays qui existe de nom mais qui n’existe pas en réalité par rapport aux autres pays. Qu’est-ce qui fait que le Tchad est toujours sur le plan indice de développement humain parmi les cinq derniers et il y a 185 ou 186 pays dans le monde ? Comment se fait il que tous les ans avec le pétrole ou sans le pétrole, le Tchad est toujours parmi ces derniers pays ? Comment faire pour renverser la tendance ? »
Aussi, Dr Bé-Rammaj Miaro-II n’a-t-il pas perdu de vue, la question de l’exploitation du pétrole. Les questions économiques souligne-t-il, sont des questions de capacités humaines. L’exploitation du pétrole demande de la technologie. Elle demande également la capacité humaine qui passe par l’éducation. Si notre système éducatif ne marche pas, on n’arrivera jamais à rattraper les autres. Ce qu’il faudra faire, conclut le conférencier, c’est dire au gouvernement de mettre l’accent sur l’éducation, augmenter le budget de l’éducation, faire appel à des bons enseignants et à des bons chercheurs. Le FSM fut initié à Porto Alégré par la société civile brésilienne du 25 au 30 janvier 2001. Il se tient tous les deux ans dans différents pays du monde et attire en moyenne 50 mille participants. Il se définit dans l’article 1 de sa charte comme un espace ouvert de rencontres pour l’approfondissement de la réflexion, de débat démocratique d’idées, la formulation des propositions, le libre échange d’expériences et l’articulation d’actions efficaces, d’entités et de mouvements de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et par n’importe quelle forme d’impérialisme.
Serge Nékoulko Nadjingar